De la serre au laboratoire de biologie moléculaire, rien de ce qui concerne les fleurs n’échappe aux chercheurs de l’Institut de recherche en Horticulture et Semences, à Angers. De quoi notamment créer les rosiers de demain.
Au coeur de la rose
A l’Institut de Recherche en Horticulture et Semences (IRHS), à Angers, 220 scientifiques, ingénieurs et techniciens créent les plantes fruitières, potagères et ornementales de demain. Spécialité de l’équipe « Déterminisme Génétique et Diversité des Plantes Ornementales » (GDO), en collaboration avec l’équipe « Biologie intégrative de l’ARCHItecture et Environnement » (Arch-E) : le rosier. Les chercheurs essaient en particulier, de percer les mystères de la remontée de floraison, cette étonnante capacité à fleurir plusieurs fois dans l’année.
Les chercheurs étudient les rosiers à partir de plants qu’ils produisent eux-mêmes suivant leurs besoins. En polinisant manuellement les fleurs, ils peuvent croiser différentes variétés d’arbustes. Aujourd’hui, ils disposent d’une collection de plus de 1 200 plants. Sur le site de l’IRHS, les serres et les champs d’essais côtoient les laboratoires. Passer du terrain au laboratoire est alors très facile.
Sur le terrain, tout commence par un grand inventaire : la notation. Sur chaque plant, les rameaux font l’objet de mesures et de comptages. Ainsi, techniciens et scientifiques comptent les fleurs et les entre-nœuds. De même ils mesurent la longueur entre ces entre-nœuds et l’angle d’insertion des rameaux sur les plants. Les dates de floraison et les résistances aux maladies sont également relevées. De quoi dresser une liste de l’intégralité des caractères d’un rosier.
Mais pour percer les mystères de la remontée de floraison, un travail de laboratoire est indispensable. Cible des chercheurs de l’IRHS : l’ADN extrait des feuilles prélevées sur certains rosiers. En l’analysant, ils sont parvenus à identifier un gène associé à la remontée de floraison. Les rosiers qui en sont pourvus ne fleurissent qu’une fois dans l’année. Alors que sous une forme mutante, il permet à la plante de fleurir plusieurs fois.
L’identification du gène RoSKN par les chercheurs d’Angers complète une carte de référence pour l’ensemble des botanistes du globe, présentant les différents caractères génétiques du rosier. Prochain défi des chercheurs de l’IRHS : séquencer l’intégralité du génome du rosier de la variété « Old Blush» (une variété de référence pour les généticiens), c’est-à-dire identifier la position de tous ses gènes. Les chercheurs pourront ainsi découvrir plus rapidement de nouveaux gènes d’intérêt. L’analyse est actuellement en cours. Si tout se passe bien, les résultats arriveront pour Noël. Un véritable cadeau !
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