Curiosity à la recherche de la vie sur Mars

Concocté par les scientifiques de la mission américaine Mars Science Laboratory (MSL), le rover Curiosity est le dernier-né des rovers martiens. 900 kilogrammes sur la balance, il est beaucoup plus imposant que ses prédécesseurs, Sojourner, Opportunity et Spirit. Surtout, il emporte à son bord 80 kilos de matériel scientifique, soit un véritable laboratoire mobile capable d'analyser en détails la composition chimique du sol et des roches. Et ce par tous les temps, y compris pendant le sombre et rigoureux hiver martien. © NASA/JPL-Caltech

Parti de Terre en novembre 2011, Curiosity s'est posé sur Mars le 6 août dernier à l'aube, après une descente vertigineuse en parachute, et une approche finale au bout d’un câble relié à un module maintenu en lévitation par des rétrofusées. La chute contrôlée du rover a laissé une empreinte sombre à l’endroit où les rétrofusées ont pulvérisé le sol martien. Désormais à poste, le rover doit arpenter la planète rouge durant deux ans. Un périple d’une vingtaine de kilomètres qui le mènera jusqu'au cratère Gale, au centre duquel le Mont Sharp culmine à 5 500 mètres d'altitude ! © NASA/JPL-Caltech

Curiosity a beau être de nationalité états-unienne, les scientifiques français ont mis la main à la pâte. Le laboratoire de planétologie et géodynamique de Nantes (LPGN) a notamment contribué à élaborer l'instrument ChemCam, capable d'analyser la composition des roches à distance. Comment ? Grâce à son laser perché en haut d’un mât. Il émet des impulsions pour pulvériser ses cibles rocheuses. La lumière émise par la roche est alors captée par un spectromètre qui en déduit la composition chimique. © S. Girard/CNES

Avant d’entrer dans le vif de son sujet, Curiosity s’entraîne. Car si ramasser une pelletée de sable est un jeu d’enfant, c’est une autre paire de manche pour un robot télécommandé depuis la Terre ! Objectif : prélever des échantillons de sol pour les livrer à CHEMIN et SAM, les deux instruments de bord spécialisés dans l'analyse chimique fine. Test après test, Curiosity démontre son habileté. Prochainement, les scientifiques espèrent la mettre à profit pour étudier les sédiments fluviaux du site dit de Glenelg, la prochaine destination du rover. © NASA/JPL-Caltech

Après seulement deux mois de présence sur Mars, Curiosity a déjà fait d’étonnantes découvertes. Notamment des affleurements rocheux composés d’amas de graviers. Pour expliquer leur présence, l’hypothèse la plus probable est celle d’un transport par l’eau, dont les spécialistes ont la certitude qu’elle a coulé sur Mars dans un lointain passé. Reste à savoir si elle a permis le développement de la vie. Pour le prouver, les scientifiques devront récolter d’éventuelles traces de composés organiques. Leur plus grand espoir se niche dans les argiles du cratère Gale. « L'enjeu est simple, résume Nicolas Mangold, directeur de recherche au LPGN. Soit on ne trouve rien et cette mission sera peut-être la dernière à caractère exobiologique vers Mars, soit on apporte de nouveaux indices et l'exploration martienne continuera. » © NASA/JPL-Caltech

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